Paris, vendredi 17 octobre 2025.
Trois ans après la mort de Lola Daviet, 12 ans, la France se souvient. Ce drame, survenu en octobre 2022 dans le 19ᵉ arrondissement de Paris, avait bouleversé l’opinion publique et déclenché une onde de choc nationale. En ce jour d’anniversaire, des hommages ont été rendus à l’adolescente, tandis que la justice s’apprête à juger Dahbia B., principale suspecte dans cette affaire.
Un crime d’une rare brutalité
Le 14 octobre 2022, le corps sans vie de Lola Daviet avait été découvert dans une malle plastique au pied de son immeuble. L’autopsie avait révélé des violences extrêmes. Très rapidement, Dahbia B., une jeune femme alors âgée de 24 ans, avait été interpellée et mise en examen pour meurtre sur mineur de moins de 15 ans précédé de viol et d’actes de torture ou de barbarie. Elle est depuis placée en détention provisoire.
Les enquêteurs de la brigade criminelle avaient reconstitué le parcours de la fillette grâce aux caméras de surveillance et aux témoignages des habitants. Les images avaient montré la suspecte entrant dans l’immeuble avec la victime, puis ressortant seule, transportant une malle.
Dahbia B., une situation administrative au cœur du débat
Dahbia B., de nationalité algérienne, faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français qui n’avait pas été appliquée. Ce point avait immédiatement alimenté une vive controverse politique. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait reconnu des « dysfonctionnements » administratifs, tandis que l’opposition dénonçait une « faillite de l’État ».
Le président Emmanuel Macron avait appelé à « ne pas instrumentaliser » la douleur de la famille Daviet, rappelant que « seule la justice doit s’exprimer sur les faits ». Ce climat de tension politique avait accompagné les premiers mois de l’enquête.
Une expertise psychiatrique déterminante
Placée en détention provisoire dès son arrestation, Dahbia B. avait été soumise à plusieurs expertises psychiatriques. Les spécialistes avaient conclu à sa responsabilité pénale, ouvrant la voie à un procès devant une cour d’assises spéciale. Elle encourt la réclusion criminelle à perpétuité. La date précise de l’audience n’a pas encore été fixée, mais le procès est attendu courant 2026.
Une émotion nationale intacte
La mort de Lola avait suscité une vague d’émotion dans tout le pays. Des rassemblements silencieux avaient eu lieu dans plusieurs villes, et plus de 5 000 personnes avaient assisté à ses obsèques à Fouquereuil, dans le Pas-de-Calais. Trois ans plus tard, des dizaines de fleurs et bougies ont de nouveau été déposées devant l’immeuble où vivait la fillette.
La famille, fidèle à sa discrétion, n’a pas souhaité s’exprimer publiquement cette année. « Nous respectons leur silence et leur dignité », a confié un voisin présent lors de l’hommage parisien.
Un procès très attendu
Le procès de Dahbia B. s’annonce long et éprouvant. Les avocats des parties civiles ont indiqué qu’ils feraient « tout pour que la vérité judiciaire soit dite dans sa totalité ». La défense, de son côté, n’a pour l’instant fait aucune déclaration publique.
Le ministère public rappelle que la présomption d’innocence demeure jusqu’au verdict. Ce procès devrait constituer un moment de forte intensité judiciaire et médiatique, à la hauteur du traumatisme collectif causé par cette affaire.
Un drame devenu affaire d’État
Au-delà des faits criminels, le meurtre de Lola Daviet a profondément marqué la société française. Il a mis en lumière les failles de la politique migratoire, la question des expulsions non exécutées et les tensions autour de la sécurité intérieure. Trois ans après, le nom de Lola et celui de Dahbia B. continuent d’incarner deux réalités opposées : l’innocence fauchée d’une enfant et l’attente d’un jugement pour un crime d’une extrême gravité.
✍️ Rédaction Blue Radio / Tv – blueradio.fr / Service Faits divers