La dermatose nodulaire bovine poursuit sa progression en Europe, et la France vient d’activer une nouvelle série de mesures sanitaires renforcées pour protéger son cheptel. Cette maladie virale, non transmissible à l’homme, inquiète particulièrement les éleveurs et les autorités vétérinaires, en raison de sa grande contagiosité chez les bovins.
Depuis plusieurs semaines, les services vétérinaires français surveillent attentivement l’évolution de la maladie, signalée notamment dans plusieurs pays voisins. Le 15 octobre 2025, le ministère français de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a confirmé la mise en œuvre d’un plan de surveillance renforcée dans toutes les zones frontalières, en particulier avec l’Espagne et l’Italie, où des foyers ont été identifiés.
« La situation sanitaire nécessite une vigilance accrue. Nous devons agir vite pour éviter toute introduction sur notre territoire », a déclaré Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, lors d’un point presse à Paris.
La dermatose nodulaire bovine est provoquée par un capripoxvirus, transmis principalement par des insectes piqueurs. Elle se manifeste chez les bovins par des lésions cutanées caractéristiques, de la fièvre et une baisse significative de la production laitière. Si elle n’est pas dangereuse pour l’homme, elle peut entraîner de lourdes pertes économiques dans les élevages touchés.
Afin d’anticiper toute contamination, la France a instauré plusieurs zones de surveillance et renforcé les contrôles aux frontières. Les mouvements d’animaux sont désormais encadrés de manière stricte dans les départements à risque, avec des contrôles vétérinaires renforcés dans les exploitations et sur les marchés à bestiaux.
Le Centre national de référence en virologie animale a également mobilisé des laboratoires pour accélérer les analyses et les dépistages. Des campagnes d’information sont diffusées dans les territoires ruraux afin de sensibiliser les éleveurs aux premiers signes cliniques de la maladie.
La Commission européenne suit de près l’évolution de la situation. Déjà présente depuis plusieurs années dans les Balkans, la dermatose nodulaire bovine a gagné du terrain dans le sud de l’Europe, poussée par la hausse des températures et la multiplication des insectes vecteurs. La France reste pour l’instant indemne de foyers autochtones, mais des cas dans les pays limitrophes ont conduit à un niveau d’alerte élevé.
« Une détection précoce est essentielle pour contenir toute propagation. Les éleveurs doivent signaler immédiatement tout signe suspect à leur vétérinaire », a rappelé l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).
La situation évolue rapidement, et les services de l’État précisent qu’un renforcement des mesures de biosécurité pourrait être décidé dans les prochaines semaines si le risque s’intensifie. Des discussions sont également en cours avec les organisations professionnelles agricoles pour adapter les dispositifs de prévention sur le terrain.
Rédaction Blue Radio (France) / Service Agriculture & Environnement