Le général Fabien Mandon, nouveau chef d’état-major des armées (CEMA) depuis le 1er septembre 2025, a déclaré le 22 octobre devant la commission de la Défense de l’Assemblée nationale que les forces armées françaises devaient se préparer « à un choc d’ici trois à quatre ans ». Il a précisé que ce « choc » pourrait se manifester sous des formes hybrides ou plus directes, en soulignant l’attention portée au flanc est de l’Europe et à la capacité de la Russie.
Le général Mandon a indiqué que la France joue un rôle de « leadership » en Europe dans la défense collective et que cet horizon de trois-quatre ans constitue un objectif de préparation opérationnelle. Il a rappelé l’importance de maintenir un haut niveau de préparation, de réserve et de montée en puissance dans un contexte de tension croissante, sans pour autant détailler de scénario précis opposant directement la France à la Russie.
Le sujet s’inscrit dans un contexte géopolitique marqué par plusieurs éléments :
– la sortie publique, en juillet 2025, du général Thierry Burkhard – son prédécesseur – qui avait qualifié la Russie de « menace durable » et estimé qu’elle constituerait « une vraie menace avant 2030 » ;
– l’augmentation constante des budgets de la défense française au cours des dernières années, afin d’accroître la capacité de projection, de dissuasion et de haute intensité ; par exemple, le budget est passé d’environ 32 milliards d’euros en 2017 à un peu plus de 55 milliards d’euros en 2025 ;
– l’alerte répétée de l’OTAN et des capitales européennes sur la modernisation de la Russie et les enjeux de sécurité pour le flanc est de l’Europe.
Le discours du CEMA souligne que la menace n’est pas présentée comme immédiate, mais comme une possibilité dont il faut anticiper la préparation afin de ne pas « se faire surprendre ». Il a appelé à renforcer les capacités terrestres, aériennes, de renseignement et de cyberdéfense, sans toutefois fournir de calendrier précis de transition.
La déclaration intervient dans un cadre d’audition parlementaire sur le projet de loi de finances 2026, ce qui implique un enjeu budgétaire et opérationnel pour le ministère des Armées.
En somme, la France se donne un horizon de trois à quatre ans pour que ses forces soient prêtes à un choc, en particulier en tenant compte de la montée en puissance russe et des transformations de la guerre moderne. Cette posture traduit un changement d’échelle dans la doctrine de préparation opérationnelle française.
Rédaction Blue Radio (France) / Service Défense & Géopolitique
