Paris, le 7 octobre 2025 – En pleine crise institutionnelle, La France insoumise (LFI) et les Écologistes annoncent qu’ils présenteront des candidatures communes si l’Assemblée nationale venait à être dissoute. Cette décision marque une accélération des discussions à gauche, en pleine recomposition politique.
Une décision actée après une réunion commune
Ce mardi matin, LFI et les Écologistes se sont réunis sans la présence du Parti socialiste. À l’issue de cette rencontre, ils ont appelé à « agir ensemble pour porter un programme de rupture au pouvoir », insistant sur la nécessité de profiter d’une éventuelle dissolution pour imposer une stratégie unifiée.
Selon un communiqué, les deux formations « censureront tout gouvernement qui s’inscrirait dans la continuité de la politique macroniste » et sont prêtes à présenter des candidatures porteuses du programme du Nouveau Front Populaire dans toutes les circonscriptions » en cas de dissolution. Anadolu Ajansı+1
Éric Coquerel, député LFI et président de la commission des finances, a précisé : « Ce que nous souhaitons, c’est une présidentielle anticipée. (…) Nous sommes prêts à présenter des candidatures communes si l’Assemblée est dissoute. » Anadolu Ajansı
De son côté, Mathilde Panot (LFI) a souligné que « notre responsabilité commune est d’agir ensemble pour en finir avec le macronisme et battre l’extrême droite ». Anadolu Ajansı
PS maintenu à l’écart pour l’instant
Curieusement, cette initiative ne s’est pas faite avec le PS, qui n’était pas invité à la réunion commune. Le Parti socialiste, les Écologistes et le PCF ont néanmoins publié en parallèle un communiqué demandant la nomination d’un Premier ministre de gauche, en déclarant leur volonté de gouverner ensemble. BFMTV+1
Mais l’initiative LFI–Écologistes semble aller plus loin — non seulement dans l’appel à l’unité, mais dans l’engagement à agir directement dans les circonscriptions, en supposant un scenario de dissolution.
Une réponse à la crise institutionnelle
Ce mouvement intervient alors que Sébastien Lecornu, Premier ministre démissionnaire, est chargé par Emmanuel Macron de mener des « ultimes négociations » avec les partis politiques jusqu’à mercredi soir. Faute de majorité dégagée, la dissolution de l’Assemblée est l’un des scénarios possibles. www.rtl.fr+1
LFI a déjà réclamé une présidentielle anticipée et une loi spéciale pour garantir la continuité budgétaire avant toute dissolution. Coquerel a notamment déclaré que « une dissolution tout de suite, c’est une mauvaise idée », plaidant pour une loi spéciale qui « reproduirait l’intégralité du budget 2026 ». Anadolu Ajansı
Réactions de l’opposition
Le Rassemblement national (RN) a d’ores et déjà décliné l’invitation de Lecornu à participer aux négociations à Matignon, estimant que les discussions ne visent qu’à servir les intérêts de l’exécutif. Jordan Bardella et Marine Le Pen ont insisté sur « la demande de dissolution » comme réponse légitime à cette crise. Le Monde.fr+1
Du côté de la majorité ou des proches de l’exécutif, certains craignent que cette annonce n’accélère les tensions. Gabriel Attal (ancien Premier ministre) a rappelé qu’il ne « mêlerait jamais [ses] voix à ceux qui appellent matin, midi et soir à la démission du président de la République » et juge qu’un départ anticipé du chef de l’État fragiliserait « notre équilibre démocratique ». www.rtl.fr
Enjeux & perspectives
- Mobilisation à gauche : l’accélération d’un front LFI–Écologistes pourrait renforcer leur poids dans les négociations, et peser sur le PS pour rejoindre l’effort commun.
- Scénario de dissolution : l’annonce de candidatures communes vise à préparer le terrain, forçant les autres partis à clarifier leur stratégie par anticipation.
- Dialogue institutionnel sous pression : Lecornu dispose d’un délai court pour trouver une plateforme stable ; l’alternative est une relance électorale.
- Risques : une dérive vers des affrontements internes à gauche ou l’impossibilité de construire des alliances locales dans chaque circonscription.
Nous suivons en temps réel l’évolution de cette crise.
Rédaction Blue Radio (France) / Service Politique