New York / Paris — 22 septembre 2025. Le président Emmanuel Macron a annoncé depuis la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies que la France reconnaît officiellement l’État de Palestine. Cette décision, attendue depuis l’été, s’inscrit dans un effort coordonné pour réactiver une perspective à deux États et tenter de clore les hostilités à Gaza tout en stabilisant la Cisjordanie.
Lors d’une conférence de haut niveau consacrée à la solution à deux États, le chef de l’État a déclaré : « Je déclare qu’aujourd’hui, la France reconnaît l’État de Palestine ». Il a réaffirmé la priorité d’un cessez-le-feu, de la libération des otages, de réformes de l’Autorité palestinienne et d’une trajectoire de sécurité engageant l’ensemble des acteurs régionaux. Paris assume également d’indexer certains volets de la coopération avec Israël sur des gestes concrets en faveur d’un chemin de paix.
Un mouvement multilatéral à New York
L’initiative française s’inscrit dans un élan de plusieurs capitales occidentales qui ont officialisé, à New York, leur reconnaissance de l’État palestinien. L’objectif affiché : remettre la politique au centre, après des mois de guerre à Gaza et d’attaques en Cisjordanie. Au siège de l’ONU, la déclaration française a été applaudie par de nombreux dirigeants et délégations, tandis que la palestienne appelait à la pleine adhésion de la Palestine à l’ONU et à des élections dès qu’un cessez-le-feu durable le permettra.
Réactions : Jérusalem rejette, Washington critique, Paris assume
À Jérusalem, le Premier ministre Benjamín Nétanyahou a rejeté ces reconnaissances, assurant qu’elles ne « lient en rien Israël » et qu’« un État palestinien ne verra pas le jour » dans les conditions actuelles. À Washington, le président Donald Trump a condamné les initiatives occidentales, estimant qu’une reconnaissance « récompenserait » le Hamas, tout en appelant à mettre fin à la guerre et à obtenir la libération des otages.
En France, l’annonce a suscité soutiens et controverses. Dans plusieurs villes, des hôtels de ville ont hissé le drapeau palestinien en signe de solidarité. Le ministère de l’Intérieur a rappelé la règle de neutralité des bâtiments publics et demandé son retrait ; des référés ont été engagés et certaines municipalités s’y sont conformées. Le débat reste vif parmi les élus sur la cohérence des pratiques d’affichage face aux conflits internationaux.
Les paramètres de la suite
La reconnaissance ne règle pas les questions de fond :
• Cessez-le-feu à Gaza, libération des otages, accès humanitaire et reconstruction ;
• Réforme et consolidation de l’Autorité palestinienne ;
• Garanties de sécurité pour Israël et désescalade régionale ;
• Gel puis fin de la colonisation et cadre de négociation sur les paramètres finaux (frontières, Jérusalem, réfugiés).
Côté palestinien, la direction appelle les États n’ayant pas encore franchi le pas à suivre le mouvement et promet des réformes et des élections dans l’année suivant un cessez-le-feu. Côté européen et arabe, des travaux se poursuivent pour multilatéraliser les garanties (sécurité, gouvernance, financement). Côté israélien, des signaux d’annexion potentielle en Cisjordanie sont regardés comme une ligne rouge par plusieurs partenaires occidentaux, exposant à des tensions supplémentaires avec Washington et l’UE si ces projets se concrétisaient.
Ce qu’il faut surveiller
• La traduction administrative de la reconnaissance (représentation, coopération bilatérale).
• Les conditions posées par Paris (cessez-le-feu, otages, gouvernance) et leur calendrier.
• Les positions américaines au fil des discussions à l’ONU.
• Les mesures israéliennes en Cisjordanie et leurs conséquences diplomatiques.
—
Rédaction Blue Radio (France) / Service Politique & International