La popularité d’Emmanuel Macron replonge à des niveaux inédits depuis 2017, sur fond de paralysie institutionnelle et d’incertitudes budgétaires. Les baromètres publiés ces dernières semaines convergent : 17 % d’opinions favorables dans plusieurs enquêtes de septembre et jusqu’à 14 % de confiance début octobre — un score qui égale le plancher jadis atteint par François Hollande. Dans le même temps, une majorité de Français se dit favorable à un changement de cap, et les oppositions réclament dissolution ou démission, accentuant la pression sur l’exécutif.

Des chiffres qui s’alignent… vers le bas

Selon les baromètres politiques de la rentrée, la cote du chef de l’État s’est dégradée de manière continue : recul à 17 % d’opinions favorables dans plusieurs sondages de la mi-septembre, puis nouveau décrochage début octobre pour atteindre 14 % de confiance. Cette dynamique s’accompagne d’un record d’impopularité mesuré par d’autres instituts (environ 22 % d’opinions favorables selon une autre série), confirmant un ressentiment transversal dans l’électorat, y compris au centre et chez les abstentionnistes.

Une crise politique qui s’auto-alimente

La séquence ouverte par la démission express de Sébastien Lecornu, après un passage éclair à Matignon, a renforcé l’idée d’un pouvoir en panne de majorité. Les tentatives de « dernier recours » pour arracher un compromis parlementaire ont buté sur les refus croisés. La perspective d’un budget âprement disputé et la crainte d’une nouvelle dissolution entretiennent un climat d’incertitude politique et financière.

Les protagonistes mettent la pression

Les oppositions, dopées par les sondages, durcissent le ton. Marine Le Pen a fustigé un pouvoir « à la fin de la récréation », réclamant « dissolution ou démission ». Jordan Bardella, lui, a estimé qu’« on ne va pas changer de gouvernement toutes les 48 heures », appelant l’exécutif à reconnaître l’issue de la crise. À gauche, Jean-Luc Mélenchon décrit un moment « sans précédent » révélant « l’impasse » de la macronie, tandis qu’Olivier Faure plaide pour un changement de cap et l’arrivée d’un gouvernement de gauche.

Le malaise s’exprime aussi au centre : Gabriel Attal a dit « ne plus comprendre » certaines décisions du président et a appelé à revoir la méthode, quand Édouard Philippe a invité à envisager une respiration démocratique anticipée. Autant de signaux d’un contrat politique fracturé, y compris dans l’orbite présidentielle.

Le pari risqué de l’exécutif

Face à une impopularité persistante, l’Élysée joue une partie difficile : nommer un Premier ministre capable de rallier des partenaires pour voter le budget, renégocier certains marqueurs (jusqu’à évoquer des inflexions sur la réforme des retraites), ou prendre le risque d’une nouvelle dissolution. Chaque option comporte des coûts politiques élevés : l’ombre d’un succès électoral du RN dans l’hypothèse d’un scrutin anticipé pèse sur les arbitrages.

Un impact économique et social sous surveillance

La glissade des indicateurs de popularité intervient alors que la France affronte un resserrement budgétaire et des marchés nerveux. Les épisodes successifs — remaniements express, échecs de coalition, bras de fer à l’Assemblée — nourrissent l’idée d’un cycle d’instabilité, susceptible de renchérir le coût de la dette et de compliquer l’exécution des réformes.

Ce qu’il faut retenir

  • Popularité au plancher : 14–22 % selon les baromètres d’octobre et fin septembre ; records d’impopularité confirmés.
  • Crise politique aggravée : démission du Premier ministre, négociations avortées, budget menacé.
  • Pression maximale des oppositions et doutes internes dans la majorité.
  • Risque politique d’une dissolution face à un RN donné en tête en cas d’élection anticipée.

Rédaction Blue Radio (France) / Service Politique